Bon à savoir sur la finance comportementale

La notion de finance comportementale ne s’est réellement développée qu’après les travaux de Richard Thaler qui s’est vu attribuer le « prix Nobel d’économie » concernant ses travaux sur ce sujet en 2018. Littéralement, il s’agit de l’application de la psychologie à la finance, contraire à la théorie financière classique qui prône le dogme de l’efficience des marchés. Qu’est-ce que la finance comportementale exactement ? Cet article se propose d’y répondre.

En quoi consiste la finance comportementale ?

La théorie classique suppose que les investisseurs, y compris les traders, témoignent d’un comportement rationnel dans leurs prises de décision, notamment dans la gestion de leurs portefeuilles financiers. Toutefois, la finance comportementale affirme que les décisions prises sont influencées par plusieurs facteurs (émotions, personnalité, expérience, habitudes, peurs, interactions sociales…) qui démontrent le manque de rationalité des gestionnaires d’actifs. C’est d’ailleurs la théorie adoptée par NeuroProfiler afin d’orienter le comportement des investisseurs particuliers vers le produit qui correspond le mieux à leurs attentes.

La théorie de l’efficience des marchés considère les investisseurs comme étant des agents économiques rationnels cherchant à fructifier leurs placements. Pour ce faire, ils analysent toutes les informations sur le marché monétaire dont ils disposent, étudient les probabilités, évaluent le taux d’intérêt et le niveau de risque de leur futur capital-investissement, et le comparent avec d’autres investissements avant de prononcer leurs décisions financières. La finance comportementale, quant à elle, prétend que les gérants d’actifs réagissent en fonction de différents biais, notamment les biais cognitifs, émotionnels et sociaux.

Les biais cognitifs

Ils sont constitués, entre autres, par :

  • Le biais d’ancrage : stratégie commerciale qui consiste à fixer des informations connues ou immédiatement observables afin d’influencer le sentiment des investisseurs ;
  • Le cadrage qui consiste à ne se focaliser que sur un aspect du problème et donc, une rationalité limitée ;
  • La disponibilité : considérer les informations disponibles à la mémoire et à l’attention ;
  • Le biais de confirmation : préférer les informations confirmant des croyances initiales.

Les biais émotionnels

Les biais émotionnels concernent principalement l’excès de confiance et le biais affectif, c’est-à-dire se laisser influencer par les actifs associés à une image positive. Certaines préférences déterminent le marché, à savoir :

  • L’effet de disposition, autrement dit, mettre en avant les actifs les plus rentables ;
  • L’asymétrie de la perception des pertes et des gains ;
  • L’aversion à la perte, aversion au risque et aux regrets afin de diminuer le regret présent ou futur en cas de vente à perte.

Les biais sociaux

Ils concernent le plus souvent le comportement moutonnier ou l’instinct grégaire des gestionnaires de placements, qui consiste à suivre l’exemple de la majorité en investissant dans des titres financiers, par exemple, sans aucune vérification économique et même s’ils disposent d’informations qui poussent à agir différemment.

Comment lutter contre ses biais sur les marchés financiers ?

Force est de reconnaître que les marchés financiers ne reflètent pas la réalité, mais dépendent des croyances, des désirs et des perceptions des investisseurs. La stratégie comportementale à adopter serait de :

  • Faire des recherches approfondies afin de prendre des décisions en connaissance de cause ;
  • Avoir des informations fiables et à jour ;
  • Ne pas se laisser influencer par les tendances et rumeurs du marché ;
  • Reconnaître ses erreurs et ne plus les commettre ;
  • Étudier les informations contradictoires et faire une analyse postérieure des investissements ;
  • Investir sur le long terme, car le court terme est sujet à des troubles du comportement irrationnels.